Germinal
Yves Allégret, 1963
Musique de Michel Magne

Thème de Germinal en MP3

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Disparu fin 1984, le compositeur français de musiques de films Michel Magne était ce qu'il est convenu d'appeler une personnalité marquante. Après avoir réalisé des expériences de musique concrète puis électroniques au début des années 50, il a écrit plus de 110 bandes originales de films. Sa période la plus féconde est sans conteste la décennie 1963-1973, où son génie explose dans une étonnante série de succès du grand écran : tous les "Angélique", les "OSS 117" et les "Fantômas", "Mélodie en sous-sol", "Les barbouzes", "Les tontons flingueurs", "Le repos du guerrier", "Belle de jour", "Le vice et la vertu", "Compartiment tueurs", "Galia", "Moi y en a vouloir des sous", "Les Chinois à Paris", "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"... Tous les styles y passent, du symphonique au jazz, du rock à la pop, avec une patte et une intelligence inimitables. Michel aménage un studio d'enregistrement personnel aux normes professionnelles dans sa propriété d'Hérouville (Val d'Oise), puis fonde le 18 Novembre 1969 la Société d'Enregistrement Michel Magne, pour exploiter commercialement ce studio 8 pistes (le standard de l'époque), baptisé à l'origine Strawberry Studio, installé au deuxième étage de l'aile droite du château, directement sous les toits. Ce faisant, il invente tout bonnement le concept de studio résidentiel : un endroit loin de la ville, où les musiciens vivent, mangent, dorment, et enregistrent, coupés du monde pendant des semaines, loin des pressions. Parc de cinq hectares, tennis, piscine privée, stand de tir, table dressée par un grand chef et cave bien remplie (Magne adore les grands crus, Cheval Blanc et Mouton Margau en tête) sont au programme. Être invité à manger le week-end au Château est un must pour tout le show-biz parisien, dont les Directeurs Artistiques des labels les plus en vue, Jean Fernandez [Barclay] par exemple. Une révolution à l'époque des studios urbains tristounets, dont les propriétaires ne sont, la plupart du temps, autres que les grandes maisons de disques elles-mêmes ! De 1970 à 1972, le succès est énorme : Canned Heat, Bill Wyman, Elton John (trois albums de suite en six mois !), Cat Stevens, Gong, Dashiell Hedayat, Gilli Smyth, Pink Floyd, Rod Stewart, Magma, Eddy Mitchell, Nino Ferrer, Pierre Vassiliu, Teddy Riley, Marc Bolan et T-Rex, Alain Markusfeld, Claude Nougaro, Michel Polnareff, Danyel Gérard, Adamo, Gilbert Montagné, Joël Daydé, Zoo, Catherine Ribeiro, Jean-Christian Michel, Alice, Ergo Sum, Total Issue, Zabu, Uniweria Zekt, Catharsis, David Bowie... se disputent l'honneur d'enregistrer au Château d'Hérouville, qui compte vite un second studio 16 pistes, une salle de répétitions... Des concerts mémorables ont lieu dans le parc du Château, notamment avec le Grateful Dead (juin 71), les groupes du label Thélème, ou lors des fiançailles puis du mariage de Michel Magne, en 1972... De gros problèmes de gestion (le studio coûte plus qu'il ne rapporte !) et une reprise ratée du Château par le patron d'un studio parisien indépendant déclenchent malheureusement en 1973 la machine judiciaire, ce qui débouchera sur une courte période d'abandon, suivie par la reprise de l'activité d'enregistrement par le directeur artistique/musicien Laurent Thibault le 24 juin 1974, puis la vente aux enchères des murs du Château à un promoteur immobilier le 7 juin 1979. Le mythique studio d'Hérouville finit par fermer définitivement ses portes le 25 Juillet 1985, en ayant accueilli dans sa seconde vie rien moins que, entre autres, Marvin Gaye, les Bee Gees, Fleetwood Mac, Iggy Pop, David Bowie, Charlélie Couture, Yves Simon, Transit Express, Saint-Preux, Patrick Coutin, Tom Novembre, Rainbow, Jacques Higelin, Magma... Entretemps, écœuré par toutes ces péripéties judiciaires et ce qu'il a toujours considéré comme une injustice criante, Michel Magne, parti s'exiler quelques années dans le Sud puis revenu à Paris où il n'avait jamais pu retrouver le statut de compositeur de musique de films qui avait été le sien au cours des années 60, se donne la mort au Novotel de Pontoise le 19 Décembre 1984. Triste épilogue pour une existence bien remplie... que je vous invite à découvrir ! Michel Magne a écrit un livre en 1980, "L'Amour de Vivre". Source : http://perso.club-internet.fr/fernould/magne.html