Les 4, 5 et 6 mars, la Mairie du 17e arrondissement accueille une exposition dédiée à la crue de janvier 1910.
Le comédien Jean-Claude Dreyfus, accompagné au piano par Thomas Février, fera découvrir, à cette occasion, l’un des textes les plus émouvants d’Emile Zola : « L’inondation ».
La crue de la Seine de janvier 1910 consacra le triomphe de la presse populaire,
de la photo amateur et de la carte postale. Jamais événement naturel, depuis Daguerre et Hippolyte Bayard,
n’avait suscité, en France, une telle curiosité. « Me voici non pas à Venise comme disent les journaux,
écrivait Apollinaire, mais dans une petite ville de la Hollande. » La cour de Rome, gare Saint-Lazare,
était transformée en stade nautique, le zouave en maître nageur et les agents du métropolitain en gondoliers.
La crue centennale a laissé une forte empreinte dans la mémoire des Parisiens. Elle a suscité des vocations
de collectionneurs dont celle de Chantal Leduc qui, pendant huit ans, de 1997 à 2005, a collectionné des cartes postales
décrivant la montée des eaux dans le Paris post-haussmannien.
L’exposition organisée à la mairie du 17e – à l’initiative de Frédéric Bloch,
promeneur dans la cité – rassemble une trentaine de reproductions de cartes postales.
La collectionneuse – créatrice d’un site original (http://lefildutemps.free.fr) – inscrit sa démarche dans une éthique de
développement durable : « Je suis proche de la nature et il y a des événements qu’on ne peut pas maîtriser. La nature garde ses droits. »
Sourcier de rencontres fraternelles, Frédéric Bloch s’est longtemps battu pour que « L’Inondation » de Zola soit portée par un comédien
d’exception qui a choisi de vivre aux Batignolles comme le maître naturaliste : Jean-Claude Dreyfus. « C’est un texte bouleversant, dit-il.
Jean-Claude Dreyfus m’a confié que plus il lisait le texte, plus il pleurait.
J’avais éprouvé la même émotion en découvrant le texte de Zola.
Cette description nous serre encore le cœur. » Le récit de la crue de la Garonne exprime la détresse
des hommes devant la cruauté des catastrophes naturelles. « J’avais mes ruines, j’avais mes morts, qui m’écrasaient », écrivait Emile Zola, visionnaire.